Le projet d’Emmanuelle Beaudouin et Laurent Beaudouin pour le site de la nouvelle école d’architecture de Paris-Belleville est sur un terrain est déjà occupé par des bâtiments du XIX°et du XX° siècle, dont le programme impose la conservation tout en augmentant les surfaces existantes de façon importante. Le projet, tout répondant au programme, cherche à redonner vie au lieu sans lui faire perdre le caractère paysager et le charme qui l’a fait choisir comme site pour la nouvelle école. Dans un site aussi complexe, le projet doit doser la part de lumière qu’il enlève pour apporter une clarté nouvelle. Le projet de l’atelier Beaudouin installe les fonctions pour que chaque partie du projet profite au mieux des qualités du site. Il prête attention à ce qu’il n’y ait pas de délaissé dans la position des éléments du programme, pas de mal loti. Les travaux des étudiants des peuvent s’exposer comme dans une galerie d’architecture permanente pour rendre visible la diversité des activités et leur complémentarité. Le hall est un lieu intermédiaire entre la rue et l’école. Il est protégé par une verrière suspendue entre deux épaisseurs de lamelles de bois faisant disparaître la vision du verre. L’amphithéâtre principal est situé sous le hall, accessible par deux escaliers éclairés d’un puit de lumière. Face à l’entrée, la double hauteur du hall permet la vue du jardin à travers le bâtiment existant. Les studios d’architecture sont situés dans la partie neuve de l’école, répartis sur cinq niveaux dont la circulation s’éclaire par des vides en triple hauteur donnant sur le jardin. Le rez-de-jardin regroupe les studios de première année qui s’éclairent sur les patios par des ouvertures en quinconce offrant des vues en diagonale. Une double hauteur dans les salles apporte une lumière complémentaire du côté du jardin. Chaque studio est associé à un espace de détente élargissant la circulation et à un bureau ouvert sur le patio. La circulation comporte de grandes vitrines pour la présentation des travaux d’étudiants. Le premier étage comporte des dispositions identiques avec des ouvertures alternées. Une cloison de brique de verre permet une arrivée de lumière vers les circulations. Les vitrines sont, à l’étage, situées sur les petits côtés de la double hauteur. Le second niveau est occupé par des studios implantés avec un recul de sept mètres par rapport au voisin de façon à éviter un effet de masse et à profiter du gabarit le plus favorable pour le dernier niveau. Les studios s’éclairent latéralement et profitent d’une double hauteur et d’un éclairement zénithal. Les circulations sur le jardin sont bordées par les vitrines qui séparent chaque studio. Les bureaux des professeurs sont en surplomb sur le jardin. Le dernier niveau reçoit la troisième année avec un dispositif structure identique et des terrasses accessibles le long des doubles hauteurs. La bibliothèque est le lieu privilégié du rapport visuel avec Paris, elle est sur deux niveaux, le second dominant les toitures des bâtiments du boulevard. Les piliers verticaux de la structure de la bibliothèque sont inclus dans des puits de lumière vitrés qui traversent les deux niveaux. La présence des structures est noyée dans la lumière, c’est la lumière qui semble porter l’édifice.