BIBLIOTHÈQUE UNIVERSITAIRE LE MANS
Réalisation : 2004
Surface : 8 000 m²
Coût : 13 000 000 € H.T.
Maître d'ouvrage : MINISTÈRE DE L'ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR ET DE LA RECHERCHE, RECTORAT DE NANTES
Architectes : EMMANUELLE BEAUDOUIN, LAURENT BEAUDOUIN
Architectes assistants : CHRISTOPHE PRESLE (chef de projet), ANTOINE CRUPI, CAROLINE LATTWEIN, ALEXANDRE SCALABRINO, JEAN-CHRISTOPHE MATT
Dessinée par Emmanuelle et Laurent Beaudouin, la Bibliothèque Universitaire du Mans est située sur l’axe principal d’un campus universitaire dont les édifices sont très hétérogènes. Le site manque d’unité et la topographie dans laquelle s’inscrit le bâtiment de la bibliothèque est partiellement artificielle. Le projet d’Emmanuelle Beaudouin et Laurent Beaudouin s’adapte à cette situation difficile en cherchant des points d’ancrage dans la pente factice produite par le bâtiment voisin, comme pour lui donner du sens. L’entrée de la Bibliothèque Universitaire est située au Nord le long du boulevard principal et la façade de la bibliothèque, peinte de brun sombre, se présente en conte-jour pour laisser transparaître sa luminosité intérieure. La façade est détachée de la structure et se présente comme une lame suspendue, détachée du bâtiment pour recevoir la lumière du Sud et la réfléchir vers l’intérieur. La lumière solaire, pénétrant par deux verrières zénithales balaye l’intérieur du mur au cours de la journée, sans pénétrer directement dans la salle de lecture. Elle montre le passage du temps comme une forme en mouvement. Cet hommage au soleil apparaît à l’intérieur du hall à travers trois puits de lumière cylindriques dont l’inclinaison en éventail formule, de façon métaphorique, le mouvement du soleil. Ces canons de lumière projettent au sol le mouvement du cercle solaire, comme s’ils dessinaient son trajet autour de la terre. Sur le côté du hall s’élève une rampe qui accompagne le parcours du visiteur jusqu’à l’étage et se prolonge vers une terrasse ouverte sur le paysage. Au niveau d’entrée, dans la prolongation du hall, se trouve une salle consacrée aux périodiques dont la mezzanine en porte-à-faux est tenue par un dispositif structurel inédit de murs courbes décalés. Cette forme réalisée en béton blanc, par vagues successives et décalées, est proche dans sa plastique des courbes de l’école de Gaudi à Barcelone et des structures inventées en Uruguay par Eladio Dieste. Elle permet d’assurer un contrepoids en pied à la dalle en porte-à-faux et d’en avancer par périodes le point d’appuis inférieur. La salle prend sa lumière en toiture par une trame régulière de cylindres et une verrière transversale qui éclaire les structures de béton. Au premier étage, de part et d’autre du bâtiment, les deux grandes salles de lecture s’ouvrent sur deux niveaux. Chaque salle de la Bibliothèque Universitaire a une spatialité différente. La première est ouverte sur le hall et comporte une mezzanine traçant un carré en couronne autour du vide central. Elle est entourée de volumes suspendus formant des alvéoles qui permettent un rapport intime à la lecture. Le centre de la salle trouve sa clarté dans trois fentes qui diffusent la lumière en se réfléchissant sur les structures porteuses en béton. La travée centrale franchit la largeur de la salle d’un seul jet par deux poutres jumelles descendant au niveau de la mezzanine à la hauteur des yeux. La seconde salle de lecture est séparée du hall par un patio. Elle s’éclaire à l’étage par une couronne colorée et suspendue qui surmonte un vide circulaire en mezzanine. Le bâtiment est éclairé au Sud par deux immenses panneaux de pavés de verre. Le plus haut est protégé du soleil direct par un claustra de béton peint d’un rose vif qui entre en contraste avec la couleur sombre des façades. Entre les deux niveaux de briques de verre se glisse une fente vitrée sur toute la longueur, préservée du soleil par une série de fines lames de verre verticales qui donnent l’impression paradoxale de porter le bâtiment.
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The university library is located on the main axis of a university campus outside the city center. The buildings lack unity, and the topography in which the building is placed is partially artificial. The project adapts to this difficult situation to this difficulty by searching for points of anchorage in the unnatural slope produced by the neighboring building, as if to give it meaning. The entrance to the library is on the north side, along the main boulevard. The façade is painted dark brown and stands out against the sunlight which makes its internal luminosity visible . The façade is disconnected from the structure and looks like a suspended slat, disconnected from the building, in order to receive southern light, and to reflect it towards the interior. Sun light penetrates through two zenithal atrium windows and sweeps the interior of the wall during the day, without directly penetrating the reading-room. It shows the passage of time as a type of movement. This homage to the sun appears in the interior of the hall via three cylindrical light wells with an inclination in the form of a hand held fan, a metaphor for the movement of the sun. These light cannons project the movement of the solar circle onto the floor, as if they were drawing its trajectory around the earth. On the side of the hall a handrail rises to accompany the visitor to the first floor and prolongs itself towards a terrace open to the scenery. At the entrance level there is a room for periodicals with overhanging mezzanine, supported by the unseen structural device of walls with shifting curves.
This form, made in white concrete, with its successive and shifting waves brings to mind the curves of the Gaudi school in Barcelona and the structures invented in Urugay by Eladio Dieste. The design is structural, it is used to ensure there is a counterweight to the overhanging paving stone, and to advance by degrees the lower support point. The double curve makes it possible to bear, without a column, the paving stone of the mezzanine.
The room draws light from the roof through a regular framework of cylinders, and a transverse atrium window which lights up the concrete structures. On the first floor, on both sides of the building, the two big reading rooms open on two levels. Each room has a different spatiality. The first opens onto the hall . It has a mezzanine in the shape of a square crown around the empty central space. This is surrounded by suspended volumes that form an alveolus which enables one to have an intimate relationship with reading. The center of the room finds is lit through three slits which diffuse light by reflecting onto the concrete-bearing structures. The central bay passes over the width of the room in one sweep, with two twin beams that go down to the level of the mezzanine at head height. The second lecture room is separated from the hall by a patio. It illuminates the upper part with a colorful and suspended crown which overrides an empty circular space in the form of a mezzanine. The building is lit from the south with two huge panels of glass mosaic. The highest one is protected from direct sunlight by a concrete screen wall painted bright pink which contrasts with the dark columns of the façades. Between the two levels of glass bricks, a glass slit creeps across the entire length, protected from the sun by a series of fine vertical glass slats which give the paradoxal impression of supporting the building.