MUSÉE « LA PISCINE » ROUBAIX
Réalisation : 2011
Surface :
Coût :
Maître d'ouvrage : VILLE DE ROUBAIX
Architectes : EMMANUELLE BEAUDOUIN, LAURENT BEAUDOUIN, AURELIE HUSSON
Architectes assistants : CHRISTOPHE THIERY, NOEMIE GAINEAU, RENE MAURY
Le projet de l’atelier Beaudouin – Husson pour le Musée « la Piscine » à Roubaix est clairement identifiable comme un équipement culturel ouvert à tous, prolongeant de façon homogène le musée existant. Il donne au site une atmosphère de charme mais aussi de surprise et d’émotion. Le projet d’Emmanuelle Beaudouin, Laurent Beaudouin et Aurélie Husson s’inspire du caractère unique de la structure actuelle et joue des tensions et des proximités entre les bâtiments. L’extension du musée « la Piscine » à Roubaix s’inspire des subtils rapports de matière puisés dans les édifices existants et utilise, avec une vision moderne, une partie du langage et des matériaux traditionnels. En contrepoint de cette densité, le bâtiment offre des ouvertures visuelles sur un jardin de sculpture qui jouxte la rue de l’Espérance et qui pourrait persister en périphérie d’un éventuel agrandissement. Le musée doit résoudre le paradoxe d’être à la fois visible par la force et la qualité de sa présence et discret dans ses volumes et ses matériaux. Nous avons cherché une juste balance entre la présence d’un édifice d’exception et le respect attentif du musée existant. L’édifice est inséré dans le contexte de façon à donner le sentiment d’un pivotement des volumes en direction de la nef de la piscine. Les activités du musée et de la salle d’exposition temporaire doivent pouvoir être dévoilées sans être totalement étalées aux yeux du public. C’est le rôle que l’atelier Beaudouin-Husson a assigné au claustra de brique de la clôture pour laisser entrevoir le jardin de sculpture tout en protégeant l’accès au site. L’extension du musée « la Piscine » est aussi d’une certaine manière un projet à dimension urbaine qui n’est pas conçu comme un monument isolé mais qui se veut le catalyseur d’une vie culturelle à l’échelle de la ville toute entière. La visibilité des activités du Musée de Roubaix se retrouve également dans l’ouverture des locaux pédagogiques sur la rue des Champs.
L’aile nouvelle est pensée comme une extension de la nef de la Piscine vers la rue de l’Espérance. L’utilisation de pour le bâtiment neuf est dans un rapport d’évocation sans être pour autant littéral. Les murs extérieurs de l’agrandissement sont doublés de voûtesbriques émaillées beige identiques dans leur couleur à celles que l’on trouve sur les façades intérieures de la Piscine. Cette continuité de matière donne à la Piscine une visibilité augmentée sur l’espace public. Sur la rue de l’Espérance, le volume du bâtiment est dessiné pour s’articuler avec la façade en brique rouge du Musée actuel. Il prend ainsi en compte les éléments du programme en les plaçant dans la géométrie des édifices existants, et en soulignant, par la matière, la continuité des édifices. La couleur de la brique de l’ancienne façade est introduite dans la matérialité de l’extension à travers le mur qui la prolonge.
La proposition de l’atelier Beaudouin-Husson donne une vision d’ensemble qui permet de préfigurer la phase suivante et qui, par la juste disposition des volumes, offre une vision globale cohérente. Une diversité du langage architectural est assurée tout en préservant l’unité d’ensemble. La présence de la piscine, qui est l’espace emblématique du musée, reste lisible à l’extérieur de l’espace public à travers l’utilisation des matériaux de façade. Le musée trouve ainsi une façon de s’extérioriser vers la ville. Le mur de briques émaillées permet de donner une légèreté à un matériau traditionnellement traité de façon massive. Le même contrepoint de légèreté est apporté par les voûtes formant la toiture de l’extension. Les parois des salles d’expositions étant relativement opaques, la lumière naturelle provient de l’espace libre entre le toit et les murs. Ces fenêtres hautes, ainsi que les verrières qui séparent les voûtes sont occultables par les protections solaires extérieures. La lumière intérieure associe l’éclairement naturel et l’éclairement artificiel pour qu’il y ait une transition douce à la tombée du jour avec un relai progressif d’intensité. L’éclairement des salles d’exposition permanentes et temporaires se fait à partir de projecteurs mobiles sur rail. Ceux-ci sont dissimulés dans les espacements entre les lames de bois situées entre les voûtes.